La Fête Est Finie

Je n'y arrive pas. Je n'arrive pas à me passer de mes enfants. J'ai un manque terrible. Physique. Ils sont adultes, je sais. 

Je crois que c'est parce qu'ils sont partis trop tôt, et sans vraiment anticiper le départ. Et puis ma mère est morte au même moment. Trop de vide.

C'est aussi la période où l'on a râté notre recomposition familiale.

La période du départ de mes enfants est un vilain souvenir. Y penser m'arrache encore des larmes.

Je vous l'avais raconté à l'époque (pour mes très anciennes lectrices) mais j'ai eu le syndrôme du nid vide sévère ! Je me réveillais la nuit en hurlant de douleur, une douleur physique, maternelle, qui  vient des tripes...

Après leur départ, ils m'ont complètement sortie de leur vie et ne partagent rien. Jamais je n'ai diné chez mes fils, JAMAIS. Je ne sais pas ce qu'ils sont en train de lire, ou ce qu'ils aiment comme musique.

Maintenant on est géographiquement encore plus séparés, mais je ne les voyais pas davantage auparavant. Ce n'est pas ça.

Je me demande s'ils m'aiment, s'ils sont attachés à moi. Je les sens plus critiques que nostalgiques.

J'ai dû être une bien mauvaise mère. Pourtant j'ai fait de mon mieux. Je devais m'occuper de tout le monde, mère, soeur, grand-mère, enfants, mari.... C'était compliqué.

Je pensais à cela ce matin, car je n'arrive vraiment pas à être satisfaite de m'occuper de moi. Mon narcissisme est proche de zéro. M'occuper de moi m'emmerde, tandis que m'occuper de ceux que j'aime m'exhalte.

Voilà, c'était le petit coup de blues du dimanche. Sur le front du Cauvid22 ça tient, mais je crois que je ne guérirais jamais du syndrôme du nid vide.