Vous êtes encore là ? Je n'en reviens pas !
Je ne trouve plus le temps d'écrire. Ou peut-être en ai-je moins envie ?
Mes journées d'été sont ponctuées par des grandes promenades avec les chiens, puis le petit tour de chouchou, puis cueillir les haricots verts, les tomates, les courgettes, les conditionner pour l'hiver, et appeler les copines pour partager quand je pleure au 25 ème kilo d'haricots verts à éplucher (damnation, il y en a une qui en échange de 2 kg de tomates cerises et 5 kg de haricots verts m'a donné 3 choux fleurs ! Trois !! que je dois maintenant conditionner car avec tout ce qu'il y a au jardin en ce moment, on ne peut pas manger 3 choux fleurs).
Je dois aussi aller à la pêche aux articles pour mon boulot de correspondante, donc faire des ronds de jambes aux gens qui veulent bien me confier un sujet, puis écrire l'article...
Bien sûr il y a aussi les fleurs à entretenir, le jardin en général, il m'a fallu creuser 1.20 m de profondeur le long de la maison pour bloquer une infiltration de la cuve de 1500 litres enterrée, et mon mari n'entrait pas dans ce tout petit espace...
Je comptais faire deux stages de chant qui se sont révélés être des escroqueries, les gens ont à présent le droit d'être spécialiste en tout sans compétence et sans contrôle.On a perdu beaucoup d'argent sur ce coup là.
Bon finalement heureusement que les stages étaient annulés car Monsieur Ex qui était venu garder les chiens a fait une chute en sortant Moka (je ne voulais pas mais il a insisté) et s'est cassé le fémur à la limite du col. Pompiers, opération, hôpital. Bon ça devait lui arriver un jour, il a 78 balais, il marche avec des chaussures crevées (genre chaplin)
et fait des kilomètres dans des endroits improbables.
Cela aurait pu lui arriver seul au milieu des bois et on aurait retrouvé son corps plusieurs semaines plus tard rongé pas les loups ! Là c'est arrivé au bout de ma rue et j'ai géré.
Bon je vais gérer un bon moment finalement car en fait de soins de suites, ils l'ont envoyé en soins de rééducation pour personnes agées dépendantes ou en voie de l'être ! En clair, lui qui marche 70 km par semaine, lit plusieurs livres par mois, a une mémoire étonnante et une culture phénomènale s'est retrouvé chez les vieux qui se pissent dessus, avec un code à la sortie du service pour les empêcher de sortir ! Tous les matins ils vérifient qu'il a toute sa tête : ils lui demandent combien font 10 moins 6, quelle est sa date de naissance, quel mois est-on... Un truc à vous rendre fou. Sa chambre a le plaisir de donner sur une pompe à chaleur qui fait un bruit d'enfer et l'empêche de dormir et de se concentrer pour lire, il devient dingue (il est très sensible au bruit, il travaillait dans le son), et quand on demande un changement de chambre ils nous proposent un somnifère...
En fait ils nous avaient promis un soin de suite avec balnéo et kiné deux fois par jour, et finalement ils l'ont mis au mouroir. Ce genre d'endroit fait de vous un légume en 10 jours je pense. Qu'arrive-t-il aux personnes sans visite, sans famille, ou dont le conjoint agé est craintif et n'ose pas se plaindre ?
Ils lui font des tas d'examens et de prises de sang sans rapport avec sa pathologie, aux frais de la princesse, comme s'ils cherchaient désespérément une maladie chronique pour lui filer des médocs !
Bon j'ai foutu le dawa hier, et lui aussi, il a pris ses grands airs, et il sort lundi. Je voulais qu'il sorte tout de suite mais le médecin lui a raconté un bobard, et il l'a crue. C'est une grosse pute qui veut remplir son service à n'importe quel prix, qui ne soigne pas, et pour cause que peut soigner un gériatre ? la vieillesse n'est pas une maladie ! Dieu merci, ici on est entouré de falaises qui m'accueilleront le jour où l'on tentera de m'enfermer dans ce genre d'endroit.
Donc les semaines qui arrivent vont être fatiguantes, je lui installe un lit dans mon salon car j'ai trop besoin de mon bureau, il faudra l'aider à s'habiller, et l'emmener chez le kiné et sans doute l'aider dans pas mal de gestes, mais ce n'est pas un douillet et il trotte déjà avec son déambulateur, il voulait même aller chez le kiné à pieds mardi prochain !!! Mais ça va aller, je hais suffisamment le corps médical pour prendre tout ça en charge sans problème, il sera mieux soigné ici, je lui ferai du magnétisme, des massages aux huiles essentielles...
Il faut que d'ici fin septembre il soit assez autonome pour rester avec mon mari, car moi je pars trois jours en stage de randonnée ! Oui j'ai surmonté mon autisme et je me lance ! 3 jours avec des gens, et même partager ma chambre avec une vieille ! Soit ça le fait soit je meurs...
La vie n'est pas un long fleuve tranquille, vraiment pas ! Il faudra aussi que je vous raconte mon rdv médical à Paris, pour ma voix, gros foutage de gueule. Je pense qu'une décision de ne plus nous soigner a été prise en haut lieu et que ceux qui ne sont pas capables de se soigner seuls vont crever.
Informez-vous et ne vous laissez pas faire. Ainsi que je l'ai rappelé à Monsieur Ex à l'hôpital, tu es un citoyen, un être humain doué de raison avant d'être LEUR patient et tu n'es pas un colis dont on dispose à son gré. L'espèce de bonne femme qui se prend pour le chef du service gériatrie a cru qu'elle pouvait avoir droit de vie ou de mort sur lui. Non mais ho !
J'espère juste que d'ici lundi il ne va pas attraper une maladie nosocomiale !
Je les hais comme je les hais.
Il n'y a pas d'âge pour apprendre
Je ne suis pas venue ici depuis longtemps.
A peine de retour de vacances (brèves mais intenses) il a fallu organiser l'assemblée générale extraordinaire de la chorale, et l'évènement du 14 juillet auquel nous participions : Un lundi au soleil.
Beaucoup de boulot, pour pas grand chose, comme toujours.
Depuis on est lancé à fond dans la préparation du programme de la rentrée, des forums, des stages... C'est quand la retraite ?
De mes vacances je voulais parler de cette France qui se meurt, de ces villages désertés, de ces maisons abandonnées... ça m'a pris aux tripes. Les commerces vides, à vendre, les vitrines pleines de poussière et de marques démodées. J'ai encore le souvenir de ces villages grouillants de mamies en blouse fleurie, de vieux papys trainant savates, les bretelles bien ajustées au pantalon de velours, des écoles bruyantes à l'heure de la récré... Aujourd'hui il n'y a que le silence qui se heurte aux murs. Murs magnifiques, édifiés à la sueur de nos ancêtres, patiemment, sans grand outillage ni plan dessiné à l'ordinateur et qui aujourd'hui ne trouveront pas grâce dans l'esprit de nos élites auto-proclamées écolos, qui estiment que ces demeures ancestrales ne sont pas aux normes. Pas assez de polystyrène, pas assez de plastique, pas assez d'automatisation ? La DPE les rend obsolètes, invendables. L'imaginaire même de nos contemporains ne les rend plus habitables. Pas de garage, pas de piscine, trop loin de la grande ville qui pourtant ne propose que des loisirs coûteux, une inhumanité et une insécurité certaines. Quand la technologie permet de travailler de chez soi, et devrait permettre de repeupler les provinces où les gens pourraient avoir une vie plus paisible, on préfère créer des villes de 15 mn qui concentreront les problèmes ! Le modèle qui s'impose comme paradisiaque aux jeunes générations c'est Dubaï. Le monde est foutu.
A part ça je suis en pleine période d'apprentissage. J'apprends à désaimer. Mes enfants. Je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas. Mais j'apprends. Il faut bien que je les traite comme ils me traitent sinon je souffrirai pour le restant de mes jours.
Je vais à Paris pour deux jours. A l'hôtel ! J'arrive à 11h30, on me prévient qu'on dinera ensemble. Ok mais entre 11h30 et le diner ? Ben t'auras qu'à te balader ! Je ne leur apporte aucun cadeau, de toute façon rien n'a jamais l'air de leur faire plaisir. J'ai à peine envie de les voir en fait. J'ai demandé comment fonctionne le nouveau système "Idf mobilité" que je ne connais pas, on m'a envoyée paître : t'auras qu'à lire les consignes sur place...
Cet été aucune visite, j'apprends que l'aîné revient de Grèce et que le plus petit part en Allemagne pour un grand salon du jeu vidéo. Le plus jeune n'est même plus indemnisé par Pôle Emploi. Il n'écoute aucun conseil. On n'arrête pas de moquer mon choix de vie, loin de Paris. Ils répêtent les petits discours stupides des jeunes bobos macronistes. On me reproche mon diésel, quand ils prennent l'avion plusieurs fois par an.
Alors j'apprends à désaimer, pour me protéger. J'ai des projets pour dépenser mes économies, elles leurs étaient destinées pour adoucir leur vie après la mienne, mais quand j'entends :" A 40 ans il commence à être tard pour hériter..." Je me dis que moi je n'ai hérité que de soucis et qu'ils pourront bien faire pareil. Etre l'enfant de quelqu'un c'est partager des moments de vie, de complicité, des souvenirs.
Depuis qu'ils ont été piqués à l'ARN ils ont changé. Sans doute était-ce le but. Déprogrammer les gens. Séparer les familles, il n'y a qu'à lire tout ce que le gouvernement balance contre les séniors, comme si on n'avait pas gagné tout ce que l'on a, au prix de sacrifices, de privations, d'impôts, de taxes... Ils veulent mettre sur le dos des séniors les défaillances de l'état.
Ce monde est insupportable. L'avenir qui nous attend est effroyable. Heureusement mon avenir est limité, et eux pourront se complaire dans le monde qu'ils auront contribué à installer. Mais je pense que les sociétés décadentes finissent toutes de la même façon : dans la guerre et le chaos. D'ailleurs à ce niveau de décadence, il n'y a plus qu'à tout effacer, rien ne peut plus être redressé. Il y a trop d'avaries dans la carlingue, on va forcément couler. Et tant mieux.
En vrac, car ça fait longtemps que je ne vous ai rien raconté !
Alors il y a eu le concert. Le 25 mai. Le jour de la fête des mères. Comment vous raconter ? Les semaines de travail et d'angoisse, la journée où rien ne doit être laissé au hasard, la salle qui se remplit malgré la date, notre invité d'honneur Obscur Feuillage, la grande farandole à la fin du spectacle, la soirée tous ensemble autour d'un buffet que nous avions offert mon mari et moi pour les remercier d'être encore là malgré ce qu'il s'est passé en décembre et de nous avoir aidé à nous relever, à tenir, à continuer et A REUSSIR !
Oui cette soirée fut une réussite. Musicalement on a beaucoup de progrès à faire, mais reste que la motivation, la complicité, la vélléité sont là ! Et que le public le sent. On avait imaginé un système de notation par grimace ou sourire, et l'on a eu 97 % de sourires. Et pourtant des vieilles regnegneux étaient là ! Même le maire est venu nous féliciter !
Plus d'infos là, sur FB : Les voix de Plouézec
Contre toute attente, fils numéro un m'a envoyé un bouquet de fleurs pour la fête des mères et m'a téléphoné, je ne sais jamais sur quel pied danser avec lui !
Il y a la randonnée tous les jeudis, avec un groupe de randonneurs plutôt sympas (certains sont choristes) et les autres je les évite... Je marche bien, vite et je peux laisser derrière les ronchonneurs qui sont mécontents de la vie ou à des kilomètres de ma façon de la voir. Petite rando de 10/12 km qui me fait du bien physiquement et moralement. C'est la seule chose ou presque que je fais sans mon mari ! (le repassage, le ménage là, il n'est pas là 😂)
Il y a le jardin. Beaucoup, beaucoup de travail pour la perfectionniste que je suis. Et les bestioles. Les poulettes qui me font marrer, la choupette qui décidément se prend pour un chien, vole dans leurs assiettes et leur pique leurs places, le Gaston qui a besoin de courir mais en qui on n'arrive pas à avoir confiance en terrain couvert (bois) et qu'on balade en longe comme un prisonnier, la Moka qui voudrait encore avoir 5 ans mais qui en a 9 et me coûte un bras en plantes médicinales contre l'anxiété, l'arthrose et en ostéopathe !
Il y a le journal, beaucoup de travail finalement. Des rencontres passionnantes parfois, décevantes d'autres fois, mais entre les interviews et la rédaction beaucoup de temps ! Le plus dur est de réduire deux heures de discussions à 1100 signes espaces compris ! Je suis passée maitresse dans l'art d'exprimer le plus de choses en très peu de mots, de choisir LE synonyme comportant le moins de lettres, de réduire un texte à l'essentiel sans perte de sens. J'ai toujours été assez concise, ça m'aide. Au lycée quand les autres rendaient 4 feuilles doubles pour une dissert, moi je n'en remplissais pas une entière mais j'avais toujours la meilleure note... Ce qui se conçoit bien s'exprime clairement (oui ici je ne suis pas très concise, mais j'ai tant à vous raconter !!!)
On s'est remis en céto car je commençais à me sentir serrée dans certaines fringues, je sais d'où je viens et je n'y retournerai sous aucun prétexte. La céto c'est du boulot, de la réflexion, mais une efficacité redoutable, enfin pour moi. Mes analyses de trigly toujours mauvaises deviennent magnifiques en céto ! (mais je ne fais plus d'analyses) Donc c'est pas mal d'heures en cuisine.
Aucune nouvelle de ma soeur depuis sa visite si sans-gêne. J'avais demandé à ma nièce si elle voulait bien me servir de DogSitter pendant mes vacances dans la Vienne (payé 200 € la semaine pour quelques heures de travail), je n'ai eu aucun retour. Cette famille qui n'en est pas une me tue. Peut-être que c'est parce que mes parents sont morts trop tôt, avant d'avoir pû jouer leur rôle de vieux fédérateurs de leur tribu !
Ha j'allais oublier de vous parler de la loi sur le suicide assisté. Dieu sait si je l l'espèrais ! J'avais déjà tout prévu, tout est prêt, caché, organisé, mais si on peut faire ça légalement c'est mieux. Mais cette loi n'est pas celle que j'attendais, son application passe par le corps médical, or, je ne veux plus rien avoir à faire avec ces gens. Surtout pas qu'ils aient le droit de décider de ma vie ou de ma mort. C'est aussi une loi qui englobe des choses qui, entre les mains du dictateur qui attend son heure, sera terrible. Dévastatrice. Bon, je m'en fous moi, il y a longtemps que je suis prête à partir, à mon âge il restait deux ans à ma mère, dont une année couchée, maltraitée à l'hôpital... Par contre je veux faire le geste moi-même, je comprends que personne n'ait envie de tuer son prochain (sauf dans certaines banlieues😂). Je veux juste qu'on me donne l'accès au gaz, à la piqure, à la gélule qui me permettra quand JE l'aurai décidé de m'endormir et de pouvoir enfin fuir ce monde. Tel qu'il se prépare, je ne vois pas l'intérêt de faire encore 20 ans dans ce pays !
J'ai un problème, jusqu'alors, j'allais sur vos blogs depuis Netvibes, un dashboard très pratique que j'utilisais depuis 20 ans, il a été racheté, s'est transformé en un truc qui m'échappe totalement, et j'ai PERDU TOUS VOS BLOGS ! Pouvez vous s'il vous plaît me transmettre en commentaire les URL de vos blogs ? Merci d'avance car je suis désespérée, même si je commente rarement, j'aime bien vous lire, j'échange avec certaines depuis tant d'années !
Je vous partage cette vidéo, pour votre information...
Je me demanderai toujours : Pourquoi ?
Evidemment je suis sans nouvelles. Des deux. C'est un peu comme une blessure dont le sang s'écoulerait lentement, inexorablement. Chaque jour mon coeur se brise un peu plus.
Il y a longtemps qu'ils m'ont bloquée de leurs réseaux sociaux, leur vie ne me regardant pas et eux ne s'intéressant pas à la mienne. Il me restait les stories de numéro deux, pour apprendre incidemment qu'il était en Chine ou sur la Côte d'Azur, ce privilège m'a été supprimé depuis une semaine.
Je reste digne quand j'entends les copines parler de leurs allers-retours pour garder les petits enfants, préparer l'été avec leurs enfants... Digne. Mais en milles morceaux à l'intérieur.
J'essaie chaque nuit de reconstituer le puzzle. Où est ce que j'ai péché pour qu'ils m'en veuillent autant, pour qu'ils m'effacent, qu'ils m'ignorent. Ils sont le centre de ma vie; mon moteur depuis 40 ans. Tant de luttes, d'efforts. Et plus rien.
Je me demanderai toujours pourquoi.
Celui qui préfère mordre la main que tu lui tends
Je fomentais un projet.
Mon ventre ressemble de plus en plus à celui de ma mère. Il leur a fallu 3 ans pour découvrir que c'était un sarcome et incurable.
Je me soigne à ma façon et très sûrement. Sans panique. Et puis vous connaissez ma position sur la mort. Elle ne me pose pas de problème. Je vais avoir 63 ans dans quelques mois, ma mère est morte à 65. Quand je vois mes vieilles copines de 85 ans, je pense aujourd'hui que ma mère a eu de la chance d'éviter "le grand âge". Par contre elle n'a pas eu de chance d'être prise en main par "les médecins", de subir des traitements douloureux et dégradants. De vivre cette dernière année dans l'ambiance terriblement angoissante du milieu hospitalier. J'aurai voulu lui éviter ça, je me l'éviterai.
J'accepte de mourir. J'accepte de vieillir.
Ils disent que "les vieux" coûtent un fric fou à la sécu. Mais on a fait de la vieillesse une maladie contre laquelle il faut lutter ! Hélas, c'est LA maladie incurable par excellence.
D'ailleurs ce n'est pas une maladie, c'est le cours inéluctable et normal de la vie. On surmédicalise les séniors pour leur accorder quelques années de semblant de vie. Du lit au fauteuil, de la porte à l'évier, du médecin à la pharmacie. Les vieux ne veulent plus avoir mal (mais rien ne les soulage en fait), ils ne veulent plus boiter, ne veulent plus mal entendre, mal voir... C'est prothèses, opérations et médicaments à tour de bras. Pour rien.
Cautère sur jambe de bois. Mais on continue, on veut y croire. Ils viennent de changer la prothèse de genou d'une amie de 83 ans. Elle avait mal et vivait mal de devoir utiliser une canne. Ce qui était normal autrefois. Alors ils lui ont mis une prothèse toute neuve. Elle a été en soins de suite un mois. Elle rentre chez elle. Elle a mal, elle boîte. Mais jamais les médecins ne reconnaissent leur incapacité à guérir, l'inutilité de leurs prescriptions. Le poids repose sur vous. C'est vous qui ne guérissez pas. Eux ont fait le job. Obligation de soins, pas d'obligation de guérir.
Bref, je réfléchis donc à la succession après mon décès qui sera compliquée avec les charmants qui attendent leur heure, la haine leur coulant au coin des lèvres.
J'ai eu l'idée d'ouvrir un compte joint avec mes enfants pour pouvoir, le moment venu, y mettre à l'abri des charmants ce que je jugerai nécessaire.
J'en parle a mes enfants. Numéro deux me dit OK, Numéro un m'appelle (lui qui ne m'appelle jamais spontanément), me fais la leçon, me parle d'assurance-vie, qui n'est pas appropriée à ce que je veux faire, il me dit de mettre de l'argent sous mon matelas, me dit que les "boomers" ont des problèmes de riches, queje suis mal informée et que je dois arrêter d'écouter n'importe quoi, que l'euro-numérique ne sera pas, que la guerre n'est pas une menace... Bref il me fait une leçon de vie et d'histoire, oubliant que j'ai plus vécu, lu, vu de choses que lui, et que là en l'occurence je ne cherche qu'à protéger mes enfants de la méchanceté des charmants qui va se déchainer dès qu'ils apprendront ma disparition.
Il finit par me dire des choses vraiment méchantes et me raccrocher au nez. Comme chaque fois que je rencontre, ou parle avec cet "enfant", je me sens méprisée, détestée, jugée. Je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas. J'ai tellement fait pour lui (renoncé à ma carrière dans l'audiovisuel pour commencer). Je l'ai soutenu dans toutes ses difficultés, j'ai essayé de lutter SEULE contre la dyspraxie qui n'était pas encore reconnue à l'époque, j'ai inventé des méthodes pour l'aider, j'ai cherché des solutions, je l'ai défendu quand il était indéfendable. L'alcool et la drogue, je n'ai rien pu faire. Il était en âge de prendre ses décisions seuls, celles pour se détruire, celles pour se guérir. Ce n'était plus en mon pouvoir, ni de ma faute. Je pense qu'à l'adolescence les enfants nous échappent, et ce sont les rencontres qu'lls font à ce moment là qui les modèlent. Lui avait tellement besoin de reconnaissance avec cette dyspraxie qui lui bouffait la vie, il a voulu prouver qu'il pouvait être plus fort que les autres. Jusqu'à se mettre en danger. Mais aujourd'hui c'est comme s'il me faisait porter le poids de tout ce qui lui est arrivé de négatif. Sa naissance difficile, son enfance compliquée, sa grand-mère qui le manipulait, ses difficultés, ses addictions, et maintenant sa copine qui s'enfonce dans une maladie sans fond (d'autant qu'ils s'en remettent à la médecine officielle pour la soigner, et que donc elle a très peu de chance d'en sortir). Un peu comme ma soeur, il a fait souvent les mauvais choix, et m'en veut à moi. Moi sa mère qui l'aime, qui l'ait soutenu, qui ne vit que pour essayer de lui préparer, avant de quitter ce monde sans regretter, un avenir meilleur.
Cette année sera celle de ses 40 ans.Il vit seul. Lui et sa "copine" ont fait le choix dès le départ de ne pas vivre ensemble, et comme il ne veut vivre qu'à Paris intramuros il habite chez son père qui lui vit comme un clochard dans les yvelines dans un gourbis loué à prix d'or par la belle-soeur à qui il a donné une maison il y a 30 ans... Bref. Tellement plus facile de s'en prendre à moi.
Je constate autour de moi, que les mères qui ont été plus médiocres et moins méritantes que moi, sont finalement plus aimées, respectées et prises en considération.
Quand fils numéro deux reviens d'un périple en asie, "malaisie- thailande- singapour- cambodge" qu'il m'explique que l'impact carbonne de mon diésel est honteux, et que c'est vraiment compliqué de venir me voir en Bretagne,que je sais déjà que lorsqu'il viendra ce sera 3 jours, comme un os qu'on donne à ronger à son chien affamé pour qu'il ne crève pas...
Alors si mes enfants je crève. Mais je ne vous le dirai pas. Je ne vous donnerai pas cette satisfaction d'être venus me voir parce que je vais mourir. C'est de mon vivant que je veux vous voir, de mon vivant que je veux partager de joyeux moments, sincères, pleins d'amours et de complicité. De mon vivant et tant que je suis en santé.
Je voulais juste vous mettre un peu d'argent sur un compte, pour que vous ayez la chance que je n'ai pas eu. Avoir un petit héritage pour démarrer un projet. Moi je me suis battue toute ma vie et tout ce que j'ai je l'ai gagné, en travaillant ou par stratégie, mais rien ne m'a été donné facilement.
Une fois encore numéro un mord la main que je lui tends pour l'aider. Je cesse. C'est décidé. Dans un naufrage, tu peux finir par te noyer à vouloir sauver les autres. Alors mon fils, sauve-toi toi-même, ta copine m'a signifié par msn il y a peu qu'elle a tout compris à sa maladie (elle espionne mon FB, sauf que je le sais bien et que je ne publie en public que ce que je veux qu'elle lise). Restez tous les deux dans vos erreurs et vos amertumes. Ce n'est pas comme ça qu'on se construit un avenir serein et heureux.
J'arrête. Je vais profiter de la vie et de mes sous (mine de rien mes articles pour le journal mettent du beurre dans les épinards). J'ai des projets, pour améliorer ma maison que j'aime tant. Que j'aurais voulu que vous aimiez, que vous la considériez comme un havre de paix, un endroit où venir se ressourcer. Vous préféréz l'Asie, ou la Grèce, les Canaries, la société de consommation a bien fait son boulot. Vous niez vos parents, votre famille... Vous m'ignorez et ne jugez pas nécessaire de me donner des nouvelles ni même d'en prendre.
Je cesse donc dès aujourd'hui de tendre la main.
En juillet j'ai un rdv médical pour ma voix (je n'en attends rien mais JM y tient). J'ai pris une chambre d'hôtel, je ne demanderai à aucun de vous de m'héberger une nuit. Et je ne chercherai pas à vous voir. Je vais à Paris, me soigner et me promener. Juste moi. Pour moi.
Et si je m'autorisais enfin à ne pas me sentir coupable des décisions des autres, et non obligée de racheter les erreurs qu'ils font. Non plus que je ne suis responsable des erreurs de cette famille depuis des siècles et des siècles. Quand d'autres prenaient l'ascenseur social, cette famille a choisi de rester au rez de chaussée. Moi j'avance, je mène ma barque. Tant pis si mes enfants ne veulent pas monter dedans.
Mon mari vit très bien sans jamais penser à ses enfants. Je vais m'efforcer de ne plus souffrir de ne pas voir les miens.