Je connais une fille
J'ai envie de vous parler d'une fille que je connais. Qui n'est pas moi hein, bien que nos histoires se croisent et que certains pans de sa vie ressemblent à certains pans de la mienne.
La différence c'est la résilience ?
Je ne sais pas. Oui, bien sûr la résilience, mais ce n'est pas tout, il ne suffit pas de trouver en soi la force vive de la réaction et du pardon, il faut aussi le coup de chance, le bon moment, le bon environnement, le bon entourage. La résilience n'est que le déclencheur, il faut l'activateur de flammes autour !
C'est l'histoire d'une petite fille, née dans le nord, d'une famille ouvrière, parents ayant peu fréquenté l'école. Dans les familles modestes, l'énergie est souvent bien utilisée à la survie matérielle, le reste vient après, ou ne vient pas... Cela n'empêche que cela forge des gens courageux, acharnés, valeureux...
Je sais peu de choses de son enfance en fait. Sa mère était fleuriste, son père fut flic. Il était violent, gueulard, il la maltraitait.
Elle fut fille unique de ce couple pendant dix longues années. Dix années à être seule à subir, dix années de solitude. Je ne sais pas comment elle a reçu l'arrivée de sa soeur, j'ai moi-même été fille unique 7 ans et demi, j'ai endossé de suite le rôle que l'on m'assignait : Seconde maman. Elle je l'ignore. Elle ne m'en a rien dit.
Scolairement elle n'était pas très brillante, à l'époque, quand on travaillait mal on vous mettait en école privée. La plus proche de chez elle était une école juive. C'est là qu'on l'a mise. Mais elle n'était pas juive. Je ne sais pas comment elle a vécu ça, ni comment elle y a été acceptée.
Ses parents travaillaient beaucoup, faisaient le nécessaire pour elle mais son père était exigeant et violent. Elle s'est enfermée dans sa bulle. Pour se protéger de ce monde qui ne lui laissait pas beaucoup de place elle s'est mise à manger. Manger est un tel réconfort, une protection, un doux cocon de plaisir. Personne ne surveillait vraiment son alimentation, et la famille elle-même avait des habitudes alimentaires d'après-guerre, puisqu'on peut avoir à manger on mange : Gras, sucré et à volonté. (Sa mère est morte du diabète il y a quelques années...) Je comprends ça. Pour ma grand-mère aussi la nourriture était un luxe chéri, et pouvoir me sur-nourrir était SON plaisir. Moi-même j'ai longtemps pratiqué le plaisir de l'alimentation refuge, et du gras protecteur...
Elle a grandi de façon un peu solitaire je pense, pas forcément isolée, mais solitaire. C'est différent. être solitaire implique parfois d'être seule au milieu des autres, de garder pour soi ce qu'il faudrait partager faute d'avoir en face une personne apte à recevoir le message... Elle s'est réfugiée aussi auprès des animaux, chats, chiens, chevaux, poules, oies, rats... Elle n'est pas sectaire, elle peut les aimer tous, elle se dévoue auprès d'eux comme elle se serait dévouée pour les enfants qu'elle aurait pu avoir....
D'après ce que je sais, les hommes qui ont croisé son destin avait tous le même profil, violent et alcoolique, ou juste alcoolique. C'est drôle comme certaines enfances condamnent...
Etait ce cette fameuse reproduction du schéma familial, ou bien tout simplement une empathie, une indulgence naturelle pour ces profils ? En tous cas je connais quelqu'un qu'elle a soigné, accompagné, guéri, et de ça je ne la remercierai jamais assez...
Je sais peu de choses en fait, ce n'est pas une causeuse, et elle a toujours été sur la réserve avec moi, comme ces écorchés qui ont toujours peur des caresses même les plus douces, car ils ont payé pour savoir que ça peut faire mal.
Alors ce que je vous livre ici est un peu romanesque. J'ai besoin d'écrire tout ça, car mettre les choses sur le papier les clarifie toujours. Et aujourd'hui cette fille va mal. Très mal. Et d'où je suis et en l'état de nos relations je ne peux rien faire. Ou pas grand chose. D'ailleurs, la solution est en elle je pense, et si l'on doit parler de résilience c'est le moment !
J'ai décidé de l'aider à distance. Je la magnétise chaque soir depuis une semaine. Je me sers rarement de mon don, voire jamais. J'ai du mal à aborder cela avec les gens, mais là, les dernières nouvelles étaient tellement tristes et inquiètantes ! Je me suis dit qu'il n'y a rien à perdre. Et si ?? Je veux croire que si...
Le problème est que je ne peux suivre l'évolution de mon travail quotidien, mais finalement c'est peut être mieux. J'envoie ce que je peux et peut être qu'un jour les nouvelles seront meilleures et je saurai...
Que je vous parle encore d'elle. Enfin de ce que je ressens. De ce que j'ai deviné.
Elle n'a guère acquis de confiance en elle. Entre la violence de son père, ses difficultés scolaires, ses problèmes de poids et sa tendance à la solitude,elle s'est enfermée dans sa bulle. Une bulle en béton armé, le genre infranchissable. Je connais ce genre de bulle, mon fils en a dressé une aussi autour de lui pour avoir une solide protection. C'est une bourrue râleuse auprès de qui peu trouvent grâce.... Je n'ai jamais été dupe, quoiqu'un peu exaspérée parfois, mais j'ai toujours su à qui j'avais à faire, et surtout ce que je lui devais.
Elle a toujours refusé d'évoquer le moindre problème de santé avec moi, pourtant, elle m'a connue obèse et a suivi mes aventures au moment du by-pass. Son obésité plus importante que la mienne encore, et son anarchie alimentaire devaient fatalement engendrer des complications, mais elle n'a jamais voulu les voir. La négation des problèmes lui semblait la seule façon des les éviter. C'est là son erreur je pense. Bref, elle aurait pu tirer profit de mon opération et de ses bienfaits, elle aurait pu tirer profit de mes conseils en céto, elle aurait pu tirer profit de séjours gratuits en Bretagne pour se faire dorloter par quelqu'un qui ne juge pas, ou en tout cas jamais sans chercher à aider et à positiver. Elle s'est enfoncée dans ses comportements, qui se révèlent mortifères.
Les médecins l'ont laissée couler, comme ils m'avaient laissée couler. L'obèse est un grand faible, et comme m'avait dit un grand professeur de nutrition : Un cancéreux a plus de chance qu'un obèse de guérir. On peut dire que le corps médical ne nous aime pas beaucoup et ne cherche pas à aider vraiment. Fort de ce genre de prédictions sans doute, son médecin "traitant" l'a encouragée à se faire vacciner. Fi de ses oedemes dans les jambes, fi de ses problèmes intestinaux, fi de sa bronchite chronique, vive le vax et tant pis si on ne savait rien des effets secondaires... Je ne peux m'empêcher de penser que ses trois doses l'ont précipitée vers l'abime, mais bien sûr toutes ces complications seront mises sur le dos de son obésité, c'est donc sa faute, sa très grande faute...
Elle a plongé. Problèmes cardiaques, problèmes respiratoires, lymphoedemes démesurés aux deux jambes, escarres douloureux et dangereux. Elle respire assistée par une machine en permanence, elle ne peux plus marcher, ni rester debout, ni conduire. Les médecins s'en lavent les mains comme toujours, prescrivant la première ligne de leur manuel (celle dont ils se souviennent) et ne cherchant pas de solution à la cause, mais simplement un traitement, vain, de la conséquence. Pire, les ambulanciers censés la transporter pour ses soins, refusent la prise en charge, sans doute qu'ils n'ont pas envie de porter une obèse !
Elle est courageuse et se bat. Bon, moi je ferais autrement, je me prendrais en main, je chercherais des plantes, des onguents, des guérisseurs... C'est pas son genre, et puis au RSA les médecines douces c'est impossible. La sécu nous impossant l'allopathie cruelle et inutile, choisir de se soigner autrement impose de payer cher !
La gravité de son état est parvenue jusqu'à moi. J'ai proposé de venir passer quelques jours, pour aider, à la toilette, au repas; voire même au transport.... Bien sûr mon offre a été repoussée, ces deux-là sont fiers et veulent s'en sortir sans rien devoir...
Alors je magnétise, tous les soirs, avec ferveur. C'est tout ce que je peux faire, je veux croire que ça l'aide, je veux croire que ça va la sauver. Qui ne tente rien n'a rien. Du coup je suis aphone depuis 10 jours, ça ne guérit pas malgré mes plantes et le miel, peut être que j'envoie trop de jus vers elle et qu'il n'en reste pas pour moi. Auquel cas c'est bon signe, je veux bien me vider de ma force vive si je la sauve. J'ai 61 ans et ma vie est derrière moi, eux ont encore des pages à écrire.
J'espère de tout mon coeur. J'envoie. Je travaille avec méthode, d'abord les plaies, puis l'oedeme, puis les intestins puis les poumons. Je travaille sur toutes les pathologies, j'espère qu'elle ressent un embryon de mieux par delà les kilomètres qui nous séparent. J'espère recevoir dans quelques semaines un appel
disant : "C'est incroyable comme elle va mieux ! Quel phénomène cette fille ! " Oui j'espère, et je ne dirais rien de mon action clandestine, c'est entre moi et moi, bon maintenant vous savez, mais Chut....
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