La résilience a des limites
Je me suis toujours considérée comme résiliente. Je n'ai pas eu une vie facile, je n'ai jamais été très protégée.
Au contraire, j'ai toujours beaucoup aidé et protégé les autres.
Je suis tombée souvent, et je me suis relevée, plus forte, plus déterminée. Je n'ai jamais appelé à l'aide, d'ailleurs, en règle générale, quand on va mal la solution ne peut être qu'en soi.
Et puis j'ai cette chance. J'écris. Je lâche sur un cahier, ou sur le net quelques phrases de désespoir et j'en laisse là une partie. Je repars le coeur vaillant.
Mais en ce moment je n'y arrive plus. Je commençais à aller mieux et il a fallu que je sois encore abattue en plein vol !
Le boulot, la contrariété des fêtes, les chiens qui sont compliqués, le Covid, et là-dessus mon fils qui me dit : "j'espère que tu as compris et que tu iras te faire vacciner" et me raccroche au nez.
Je pédale dans le vide. Je ne sais plus ni pourquoi ni pour qui j'avance. Enfin j'avancerais, si j'en avais la force mais je ne l'ai plus.
Je sais bien que ça va passer. J'ai tellement de chance. J'écris en admirant mon mimosa en fleurs ! Si on m'avait dit qu'un jour j'aurais un mimosa !
Mais si on m'avait dit qu'un jour, mes fils ne feraient plus preuve d'aucune empathie ni affection, juste parce qu'ils sont manipulés par un discours politique qui pue à 100 m quand on a un peu d'esprit critique ! Et je croyais bien leur en avoir donné de l'esprit critique. Mais finalement, ils n'en ont qu'à mon égard....
Je crois que je ne vais pas me remettre de tout ça. Ces deux ans qui auraient dû être du pur bonheur dans notre nouvelle vie ont finalement tourné au cauchemar.
J'ai perdu mes enfants à cause de la dictature sanitaire qui crée des dissensions dans les familles.
J'ai perdu des amis, que je ne peux plus considérer comme tel, tellement je me suis aperçue que notre fonctionnement intellectuel est différent, ou bien parce que leur discours covidiste convaincu ne peut que m'être insupportable. Je suis celle que je suis, je fais ce que je dis, je dis ce que je fais, je dis aussi ce que je pense. Jamais je ne me permets de juger les autres ou de les conseiller. J'attends au moins le même respect, je ne l'ai pas beaucoup trouvé. Quelques rares fidèles. Heureusement.
Ici, la crise nous empêche de construire quoique ce soit. (Mon petit groupe de résistantes me soutient de loin, mais respecte mon besoin de recul pour le moment).
Notre vie n'est que regrets, solitude, face à face, vide.
Cette maison devait être un pilier pour tous, famille et amis, un lieu fédérateur ou chacun aurait pu trouver chaleur, amitié, soutien. C'est une coquille vide. Une jolie coquille vide. Une prison aussi.
On ne sort guère... Faire les courses. Sortir les chiens. Retour maison. Ecrans. Bouquins. Tâches ménagères, jardinage bientôt.
Je n'ai plus l'impulsion, la force, ni même l'envie d'aller à mes groupes de femmes. A quoi bon. A quoi ça sert. Je n'ai plus l'énergie pour faire l'effort de me socialiser.
J'ai l'impression d'être dans l'antichambre de la fin. J'attends. Je ne crois plus être capable de résilience. Je regarde les antidépresseurs que je ne prends pas... Le bonheur peut-il être dans une boîte de bigpharma ? Non ce n'est que du Soma inventé pour endormir les esprits chagrins... Il faudrait que je ressorte mes plantes, que je m'oblige à sortir tous les jours, que je me force à.... Pourquoi se forcer ? Encore et toujours des efforts. Je tombe je me relève. Je coule, je nage jusqu'au bord. Et pourquoi ?
Rien ne viendra réveiller la belle abandonnée. Et c'est normal, chacun poursuit un projet de vie, le notre est arrivé à son terme.
On est allés au bout de nos rêves. L'étape suivante c'est ?
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