La Fête Est Finie

On l'a fait. 

C'est pour cela que j'ai été si peu présente sur mon blog, car on a vraiment mis le paquet sur notre concert.

Affichages, distributions de flyers, répétitions, répétitions, et encore répétitions. Prévoir, organiser, motiver nos troupes... Un boulot de dingues, des nuits blanches et des angoisses !

Tellement de craintes : Et si les "mauvais" nous agressent pendant les distributions ? Et si les "mauvais" rayent les voitures porteuses d'affiches ? Et si les "mauvais" pourrissent les réseaux sociaux où je communique ? Et si les "mauvais" découragent les gens de venir ?  Et si les "mauvais" viennent foutre le bordel au concert ? Et si la grippe finit de décimer nos rangs ? Et si notre pianiste nous lâche ? Et si on n'arrive pas à maitriser ce chant ? Et si......

Renoncer aurait été leur faire tellement plaisir. Ils ont envoyé hier soir un seul éclaireur, que j'ai vite repéré dans le public, mais il en a été pour ses frais. 

Alors on a relevé nos manches et bossé. Tous. Nos choristes (les 13 qui nous restent) ont été formidables, ils nous portaient lorsqu'on tombait de découragement. Ils ont chanté chez eux à en dégouter tout leur voisinage, ils ont distribué, répandu la bonne parole, convaincu.

La mairie nous a soutenu, la presse aussi, interpelée par ma communication sur notre page locale, ils ont fini par nous consacrer des articles dans plusieurs feuilles de chou du coin ! 

Et hier soir c'était le grand jour. Il ne fallait pas se louper. 

Dès potron minet j'étais sur le pont. Il ne fallait rien oublier. Rien. Pas de droit à l'erreur.

A 14 h on était à la salle des fêtes, c'est une salle polyvalente, sans gradins, il faut tout installer, les chaises, les tables... J'ai mis 50 chaises. J'ai neutralisé les deux premiers rangs pour ne pas risque d'avoir les "mauvais" face à nous à  nous narguer. J'avais reçu une vingtaine de réservations par téléphone (avec suspicion d'ailleurs, me demandant si c'était des vraies réservations ou une manoeuvre de l'ennemi !). Bref, 50 chaises me semblait suffire pour les réservations et les familles des choristes. Notre formidable pianiste et conseiller artistique nous avait amené un de ses potes pour nous sonoriser, ben oui car à 13 sur scène on ne risquait pas de se faire beaucoup entendre. Ouf, les choses avançaient bien. 

Les choristes sont arrivés, et ont bien vu ma mine angoissée, ils ont pris les choses en mains, ont rajouté des chaises, et des chaises, et des chaises ! (près de 200). j'étais encore plus angoissée de chanter devant 200 chaises vides. On a fait le filage, encore tellement d'erreurs, tellement d'imperfections, tellement de... Bon j'ai mis un mouchoir sur mon niveau d'exigence. L'idée était de faire chanter plus que de produire un son extraordinaire écouté béatement par un public subjugué !

Nous avions invité une autre chorale en première partie, c'était tactique, afin de ne pas avoir à préparer, nous seuls, trop de chansons et d'être dans une "soirée musicale" partagée plus que d'essayer de tirer toute la couverture à nous. Bon, ça a fonctionné, ils sont dans un répertoire "chants de marins" très chiant, très différent du nôtre et franchement ils étaient ENCORE moins bons que nous (oui, oui c'est possible). Ils se sont vraiment comportés en invités "d'honneur" ne donnant aucun coup de main, ne se déplaçant pas pour une répétition commune, ils sont arrivés à 19 h, ont râté le filage et la balance de son, exigeant ensuite qu'on déplace les micros pour leur aise (ce qui a nuit à la qualité du son au final !), et peinant à nous faire de la place sur la scène pour LA chanson commune ! 

Après leurs ritournelles marines tristounettes (tous les marins finissent noyés dans leurs chansons), nos chansons de variété française de notre jeunesse, choisies pour être gaies, optimistes, un tantinet révolutionnaires, et reprises en choeur avec le public ne pouvaient que cartonner. 

Et ça l'a fait !  Oui !

Le public est arrivé, arrivé, arrivé ! La salle s'est remplie, on a rajouté des chaises au fond ! Pendant que la chorale invitée finissait sa dernière chanson (ils en avaient 7 au programme et nous 11), nous nous sommes regroupés au fond de la salle. Puis nous avons avancé vers la scène en chantant : Nous sommes chanteurs de Sornettes de Malicorne (dont le leader est mort cette semaine, à 72 ans !!!) et nous avons pris place sur scène en poussant un peu les autres qui décidément ne voulaient pas nous laisser de place ! Nous avons repris en  choeur, les deux chorales : La ballade Nord Irlandaise de Renaud. Puis bye-bye la première chorale, dont beaucoup de choristes n'ont même pas eu la politesse de rester  pour nous écouter !

Et on a attaqué notre programme à pleine voix :

Si on chantait – Julien Clerc, Et si on chantait – Oldelaf, Non non rien à changé – Les poppys,

Pour la fin du monde – Gérard Palaprat, Le p'tit air – Maxime Le Forestier, Comment te dire adieu – Françoise Hardy, Chante – Gilbert Bécaud,Utile – Julien Clerc, Alouette – Gilles Dreu, Laissons entrer le soleil – Julien Clerc,La ballade des gens heureux – Gérard Lenormand.

La magie a opéré, nous avons eu une bouffée d'adrénaline et on a donné le meilleur, et le public a repris avec nous ! On était presque déçus d'avoir déjà fini ! 

Quelle satisfaction de recevoir les applaudissements et les compliments à la sortie, même si certains nous étaient déjà acquis puisque prodigués par des amis ! On l'a fait, on a réussi à renaître de nos cendres, malgré tout le mal qu'on nous a fait et l'acharnement qu'ils ont mis à nous détruire.

Ils n'ont pas réussi, nous si !

Je pense que certains se mordent les doigts de nous avoir quittés, mais nous on ne les reprendra jamais, oui je suis rancunière en vieillissant ! 

Bon, on prépare le coup d'après, prochain évènement un karaoké avec l'aide de copains, et en mai un nouveau concert pour lequel on devra avoir un nouveau programme !

Allez je vous mets une vidéo récupérée sur la caméra qui est tombée en panne à la seconde chanson ! Je n'ai pas le courage de la regarder, je ne verrai que les défauts ! (Je sais il faut que j'arrête de sautiller, à mon âge on ne sautille pas, on ne se dandine pas sur une chanson, la prochaine fois je me fais ligoter)