Pourtant, j'ai tout fait bien ! (partie 2)
paimpol noel 3
Pour faire simple, j'habite à 40 km de la gare du TGV.
Numéro deux arrivait le 23 après midi, et repartait le 27. Ma soeur, pour me simplifier la vie, a choisi d'arriver le 25 à 15h (heure où bien entendu j'avais un peu autre chose à faire que taxi !) et repartait le 29... Aller zou ! 4 voyages.
Mais qu'importe. Chacun d'eux sait que nous sommes taillables et corvéables à merci...
Numéro un arrivait le 24. Aucune précision d'horaire. J'espérais qu'ils arriveraient dans l'après-midi pour avoir le temps de prendre leurs quartiers et de se reposer du voyage. Tout en m'activant en cuisine et ailleurs, j'ai rongé mon frein, m'inquiètant en plus car mon fils ne conduit pas et ma belle-fille devait faire toute la route... Le cadeau de ma belle fille commandé sur le net n'étant pas arrivé, j'ai fait l'aller-retour pour LA ville afin d'acheter un autre cadeau, je ne voulais pas qu'elle soit la seule à ne pas avoir de cadeaux. J'ai tout préparé avec amour, sans grand coup de main de numéro deux, j'étais prête vers 20 h.
Ils sont arrivés à 20h30 passé ! Je suis allée leur ouvrir le portail, ils ont rentré leur voiture, puis sont descendus de voiture, on s'est embrassé, je m'assois en général sur les gestes barrières et je n'avais pas serré mon fils dans mes bras depuis deux ans ! Et ils sont vaccinés car comorbidités tous les deux... Enfin pas d'effusions magnifiquement tendres et chaleureuses, hein ! Juste deux bises claquées sans se toucher vraiment. Radieuse cependant, je leurs dis : "Sortez vos bagages, vous allez vous installer, vous visiterez la maison et vous verrez le jardin demain matin" Ma belle-fille, sans piper, ouvre le coffre et sort un sac de cadeaux et une plante verte. Dans le coffre rien d'autre...
Et là mon fils me lâche : "On dors pas ici, j'ai loué une maison à 20 km. On est arrivés hier".
Bam. Je l'ai pris dans la gueule. Là, dehors sous la pluie. Le 24 décembre. K.O debout.
La maison illuminée nous appelait chaleureusement vers l'intérieur. J'ai tourné les talons sans dire un mot. J'avais l'impression qu'on venait de me vider de tout mon sang. Un peu comme à sa naissance quand ils m'ont dit : On l'emmène en réa ! Pourtant, ce n'était pas vraiment une surprise, je suis un peu médium et je l'avais vu, je l'avais dit à mon mari l'après-midi même. Mais comme tous les médiums intuitifs, j'ai du mal à faire la part des choses,vrai message ou juste angoisse perso ?
Les larmes ont commencé à couler, je pleurais à en perdre la respiration, ils m'ont suivie jusqu'à la maison, mon fils me disant "si t'es pas contente on repart" et ma belle fille, que j'avais eu au téléphone plusieurs fois ces derniers jours, grommelant "je ne savais pas comment vous le dire ! Mais j'ai obtenu qu'on reste jusqu'à dimanche !". Merci du cadeau ai-je répondu.
Quand numéro deux et mon mari m'ont vue rentrer en pleurant, j'ai expliqué. Expliqué ma déception, expliqué tous les préparatifs spéciaux pour eux, mes invités d'honneur, depuis des mois. Expliqué combien j'avais besoin de passer du temps avec numéro un, retrouver la complicité, discuter, échanger en tête à tête devant un bol de café au lait.... Je n'arrêtais pas de sangloter et de trembler. Numéro deux a essayé de trouver des excuses à son frère, et ma belle-fille de se justifier. Seuls mon beau-fils et mon mari m'ont prise dans leurs bras pour me consoler.
Je n'ai pas réussi à avaler une bouchée. J'ai fait le service toute la soirée en pleurant. Eux n'avaient pas l'appétit coupé je vous assure ! J'ai fait mes allers-retours entre la cuisine et la salle à manger, le sous-sol et la cuisine, sanglotant, tremblant, la respiration coupée, mes douleurs au maximum. Mais j'ai servi, j'ai tenu mon rôle jusqu'au bout.
On a distribué les cadeaux, à peine merci, et les enveloppes avec leurs chèques. Puis ils ont fait un jeu de société, c'est un jeu pour 4, je n'ai pas eu à refuser de jouer... J'avais l'impression qu'on m'avait arraché les tripes. Je me sentais rejetée, humiliée, bafouée, meurtrie. (je me sens toujours d'ailleurs).
Ils sont repartis vers minuit et demi, ma belle fille ne se sentait pas bien, elle avait fait sa troisième dose de poison peu de temps avant. Je lui ai pris la tension, elle avait 16.9 ! J'ai proposé "restez ici dormir, la chambre est prête de toute façon !" J'ai senti que ma belle fille aurait bien accepté, elle devait faire les 20 km de route de retour, de nuit, sous la pluie et sans trop connaitre le chemin. Elle se sentait vraiment mal. Mon fils a refusé, il a dit "on revient demain (25/12) pour quelle heure ?", j'ai dit, en reniflant : "venez pour déjeuner et on passera l'après-midi tous ensemble avec numéro deux, on fera des jeux"
Ils sont revenus le lendemain vers 20 h ! Ils avaient dû appeler le SAMU dans la nuit car elle se sentait trop mal, et a été transportée à l'hôpital de la ville voisine (7km de chez nous). Dans la matinée, ils l'ont renvoyée dans ses buts, à ses frais car son état ne nécessitait pas une prise en charge du transport... Elle n'a pas osé nous appeler, elle a eu tort on serait venus bien sûr. Parce qu'on est comme ça nous, on ne sait faire que le bien... Elle l'avait mauvaise, et j'avoue que j'ai pensé, tout de même : Bien fait pour vous ! Oui, je suis méchante...
Le lendemain j'aurais voulu qu'elle porte le joli collier en argent massif que je lui avais acheté, ç'aurait été un signe qu'il lui plaisait vraiment et une attention pour moi. Ben non... Bon, à sa décharge elle était mal fichue.
D'ailleurs depuis j'ai reçu le premier cadeau, je l'ai envoyé à mon fils, sans y mettre de message, étant donné qu'on ne s'est pas parlé pendant 3 jours, je ne voyais pas quoi ajouter. Je n'ai à ce jour reçu aucun merci, aucun accusé de réception. Silence radio.
Mon coeur est brisé. Je n'ai pas dormi une nuit complète depuis le 24, j'ai repris un moment somnifères et lexo, mais j'ai arrêté au bout de trois jours, car ça ne vaut pas le coup de se mettre le cerveau en l'air en plus d'avoir le coeur au Père Lachaise, non ? Mais du coup je ne dors plus. Mes nuits ne dépassent pas deux, trois heures, mais heureusement les débats à l'assemblée nationale m'ont bien distraite la nuit. Et donné un prétexte supplémentaire pour être déprimée... (la République est morte, vive le Vax)
Mais, comme les bonnes séries américaines, l'histoire n'est pas terminée et je vous la raconterai, demain ou après demain.
Ben oui, n'oubliez pas que j'avais une autre invitée, et de qualité elle aussi !
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