Vrai rêve versus vraie vie
Dans mon rêve que j'avais, ça se passait autrement.
Je devais faire mon trou à mon boulot, montrer ce que j'avais dans le ventre, m'épanouir professionnellement et faire des connaissances sur le secteur.
Mon mari devait s'occuper dans diverses associations qui lui convenaient, que ce soit en généalogie ou en culture. Il s'était inscrit à la médiathèque et devait aller à la piscine.
On devait faire de grandes randonnées tous les week-ends, et aussi s'inscrire dans une chorale et un cours de danse folklorique.
Dans mon rêve que j'avais, cette nouvelle vie devait être un grand éclat de rire, un fourmillement de projets, de rencontres, de découvertes.
La maison devait accueillir les vieux amis de passage, les nouveaux, la famille...
Dans cette histoire là il n'y avait que du beau et de l'amour.
Dans la vraie vie, qu'on vit, ma mutation s'est mal passée et la crise sanitaire a tout gâché.
Professionnellement je ne me suis pas intégrée car on n'a pas voulu m'intégrer, et ça a pas mal changé la donne. J'aime mon boulot quand je peux le faire comme il faut et à ma façon, il n'était pas prévu que je me retrouve inactive à 59 ans. Mais ils m'ont tellement rendue malade que j'ai dû travailler 6 mois en deux ans. Et qu'à présent, je serais incapable d'y retourner, tant par appréhension que par perte de compétences. La page est tournée. Une nouvelle reste à écrire peut être, ou pas. C'est compliqué.
Force est de constater que s'intégrer localement dans cette ambiance de méfiance, de défiance, de crainte, de dénonciations soigneusement entretenue par les merdias relève d'une impossible mission. Ici les gens sont déjà, par nature méfiants envers les étrangers (et si les étrangers sont parisiens alors là !), mais il faut vous dire qu'ils sont aussi très attachés au masque, et sympathiser avec des gens qu'on ne voit pas, c'est difficile non ? En tous cas pour moi oui.
On a dû faire le deuil de nos projets d'activités, heureusement je commence à construire quelque chose tout doucement avec mon petit groupe de médecines douces mais ça reste de l'ordre du relationnel.
Là que nous sommes malades tous les deux l'isolement a été sévère, ce moment où tu te dis, si on part à l'hôpital on ne connait personne pour prendre en charge les animaux ! Ça m'angoisse énormément. Surtout que Gaston a un protocole de médicament très important à donner à heure fixe !!!!
Je me dis parfois que je ne suis pas certaine d'avoir gagné au change. Oui la maison et le jardin sont bien ceux de mon rêve. Oui ma Bretagne est belle. Mais il nous manque les grands éclats de rire, la chaleur humaine, l'amitié sincère.
Bien entendu, si la vie avait été simple et normale, comme avant peut être qu'il n'y aurait pas de trous dans le rêve. C'est pas de chance. Oui.
Mais à notre âge ce n'est pas simple déjà de faire de nouvelles racines, mais là !!!!
Alors je ne sais pas. Je ne me sens pas très bien, je ne suis pas sécure. Tout me semble bien fragile. Peut être que j'ai trop demandé à la vie, j'aurai dû me contenter de ce que j'avais.
Je me pose la question, comment aurait-on vécu tout ça à Conflans ? Est ce que ça aurait été mieux ou moins bien ? Pour vivre les confinements, y a pas photo on était mieux ici. Et puis l'avenir me fait peur. Pourtant il y a plein de résistants et on entre peu à peu dans des groupes, mais avant d'arriver à un vrai niveau d'amitié, de partage, de complicité, il faudra.... plus de temps qu'il ne nous en reste à vivre.
Il va falloir qu'on se remobilise un peu pour faire de notre rêve une douce réalité.
Je finis mon Covid et j'arrive !
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